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Photo du rédacteurMélanie Chartrand

Défaire les nœuds un à la fois: Émotions et comportements dérangeants.



Les suggestions présentées dans ce texte représente un idéal. Bien sûr, on aura jamais 100%. Parfois les choses vont très vite, le rythme quotidien pose des limites, certaines stratégies plus rapides fonctionnent aussi. Revenez à l'identification des besoins quand vous sentez que plus rien ne fonctionne, que peut-être un besoin n'est pas comblé, comme on dit « quand on pogne un nœud». Je vous invite à voir de quelle façon on peut défaire ces nœuds.

 

Les émotions intenses et les comportements dérangeants sont comme des nœuds à défaire. On envenime la situation en ajoutant nos propres réactions sur les émotions de l'enfant, on vient serrer le nœud, il sera encore plus difficile à défaire. Comment ça se vit défaire des nœuds. Premièrement on s'arrête puis on observe, on fait juste constater sans juger, sans se dire c'est bon ou un mauvais. Ça prend de la délicatesse, si on tire dessus la corde on risque de serrer le nœud, on tâte alors avec douceur, avec le bout des doigts. Lorsque l'enfant exprime quelque chose, que ce soit des paroles intenses, des gestes intenses, il est en train d'exprimer quelque chose, il est en train de d'essayer de combler un besoin.

 

Ce que je vous invite à faire c'est d'observer ce qui se passe devant vous et en vous, donc la réaction de l'enfant et votre propre réaction. Premièrement occupez-vous de votre réaction en prenant une bonne respiration, donnez-vous de l'amour (Assurez-vous que l’enfant ne fasse mal à personne et qu'il ne se fasse pas mal à lui-même, très simplement, sans réagir longuement. Un stop suffit!) et penser en termes de besoins. L'enfant n'a pas la maturité qu'il faut pour résonner, exprimer, comprendre, donner du sens à ce qui est en train de vivre. Nommer les émotions, donner le droit à l’enfant de les vivre est, je crois quelque chose qu'on comprend de plus en plus :  je vois que t'es fâché, je vois t'as de la peine, je comprends, t’as le droit.  Je pense que maintenant on est rendu à l'étape de voir les besoins qui se cachent derrière, les déclenchements de nos enfants et aussi de nos propres réactions, comment donner du sens à tout ça.

 

Nous sommes constamment en train d'essayer de répondre à un besoin. En ce moment, moi qui essaie de vous expliquer mes connaissances sur les émotions, les comportements et les besoins, en partageant mon expérience, je veux probablement répondre à un besoin de contribution. Si vous êtes en train de lire ces lignes, peut être cherchez-vous à combler un besoin d'apprentissage, un besoin de compréhension, etc.  Si j'ai besoin de sécurité, je peux chercher du réconfort en me collant sur mon chum, j'ai faim, je mange, j'ai besoin de validation, je demande du feedback,... Un enfant cherche à combler des besoins comme il peut, en essayant des stratégie spontanées. Les crises, les demandes répétitives et insistantes, l’opposition, ce ne sont que des stratégies pour essayer de combler des besoins non satisfaits. L’enfant n’a pas conscience de ce qu’il est train de faire et tant que son besoin ne sera pas comblé il va recommencer.  Le rôle de l'adulte est de voir le besoin derrière la stratégie utilisée. Donc on va élargir notre vocabulaire et celui de l'enfant par le fait même, en parlant des émotions mais aussi en lui parlant de ses besoins. En cernant le besoin on peut alors confirmer avec l'enfant que c'est bien ce qui se passe pour lui dans son monde intérieur.  On pourra alors trouver avec lui les multitudes de stratégies possibles, plus adéquates. C'est merveilleux, car on peut devenir créatif, on peut même dans certains cas s'amuser avec l'enfant à inventer 1000 stratégies, 1000 façons de faire.  En tant que parent, en tant qu’adulte qui s'occupe des enfants, il faut s'avouer que nous utilisons nous-mêmes des stratégies pour répondre à des besoins. J'ai veux que mon enfant dorme maintenant parce que j'ai besoin de paix le soir. Est-ce que je peux combler ce besoin en respectant aussi les besoins de l’enfant? Je veux que mon enfant obéisse maintenant et s'habille parce que j'ai besoin d'efficacité, de ponctualité au travail. Comment puis-je respecter ce besoin et le rythme de mon enfant?  (À titre d’informationet de réflexion, saviez-vous que la phrase la plus dite par les parents à leurs enfants est « Dépêche-toi! :0 ) Si son besoin est celui de jouer (besoin fondamental de l'enfant) bien jouons en s'habillant!

 

Donc en gros les émotions les comportements des enfants doivent être vus, non pas comme une façon de nous faire enrager, de nous faire réagir, de nous faire perdre notre temps, mais doivent être lus avec la lunette des sentiments, stratégies et des besoins. Ça demande d'observer nos propres déclenchements, être honnête avec soi-même et se dire, oui en ce moment ça vient me chercher, est-ce que je peux mettre de côté un instant ma réaction? Est-ce que je peux mettre de côté un instant mon impatience, pour essayer de voir clair dans les indications que m’apportent les réactions et les comportements de mon enfant?

 

Avec les tout-petits, il suffira parfois d'apaiser l'enfant (Peine, colère, excitation,). Plus cet apaisement sera offert souvent, plus il sera capable lui-même de s'apaiser de façon autonome, avec le temps, avec de la répétition, comme n’importe quel apprentissage. On peut apaiser en prenant dans nos bras, en utilisant un ton qui montre à l'enfant qu'on a compris l'émotion qu'il vit. Le développement de l'enfant se fait lentement, les émotions le traversent et il apprendra l’apaisement avec du soutien. L’enfant ne comprendra pas ce qui lui arrive. C’est pourquoi on voit des petits pleurer intensément et poursuivre leurs activités comme si rien n’était. Il ne fait pas de lien. Il vit quelque chose à travers les sensations du corps, ça s’apaise un moment donné (ça s'apaise toujours) , c’est tout.  Dans un autre temps il apprendra à nommer, rationaliser, à expliquer ce qui se passe en lui. On pourrait croire à de la manipulation parfois et c'est à ce moment que l'on doit plutôt se dire que c'est une stratégie sans arrière-pensées, c'est un simple moyen pour l'enfant de trouver une façon de répondre à son besoin. Lorsque l'enfant utilise des méthodes inadéquates, quand on a cerné le besoin, on peut lui dire qu'on a compris ce qu'il voulait en reformulant ou en offrant un reflet de ses émotions. Ceci l’apaisera. Et tant que l’enfant n’est pas apaisé, ça ne sert à rien de poursuivre. On tire alors sur le nœud si on saute des étapes, pour revenir à notre métaphore. Ensuite, trouver une entente avec lui vers une nouvelle stratégie. Je sais que tu veux me dire quelque chose quand tu cries après moi, quand tu me tapes dessus, est-ce que tu serais d'accord à la place de me dire que tu veux que je te regarde, que je t'écoute, de mettre mes yeux sur toi parce que tu veux que je te vois, d'ouvrir mes oreilles parce que tu veux que je t'entende. Tu as quelque chose à me dire? Que veux-tu me dire? Peu importe, trouver votre formule. Vous pouvez aussi demander à l’enfant ce qu’il pourrait faire à la place. Peut-être il trouvera, s’il dit qu’il ne sait pas, proposez quelque chose.


On se doit aussi de faire la distinction entre un besoin et un désir. Les désirs des enfants, sont aussi des stratégies pour répondre à des besoins. Et l'enfant n'a pas la capacité qu'il faut pour en faire la distinction. Alors demandez-vous quels sons les besoins derrières ses demandes (désirs). Ne pas répondre à un désir, ne veut pas dire qu'on ne voit pas au besoin. Lorsqu'on refuse quelque chose à l'enfant, on reprend le dénouement des noeuds tout simplement. On voit la peine, la déception, le désagrément et on découvre le besoin. Parfois le simple fait de reconnaitre que c'est décevant pour l'enfant, il peut poursuivre sans autre intervention.

 

Il faut se sortir de l'idée de punir et de récompenser. On fait de la place aux émotions, on veut amener plus de conscience, on veut établir des relations durables. C'est en amenant de nouvelles façons de communiquer qu'on pourra le faire. C'est facile d'apporter de nouvelles façons d'intervenir mais c'est difficile de se débarrasser des anciennes. On a l'impression que les vieilles méthodes fonctionnent puisque les enfants écoutaient avant, mais est-ce qu'ils écoutaient pour les bonnes raisons? C'est certain que de faire peur à nos enfants ça fonctionnera toujours. Lever le ton, utiliser la force, ils vont écouter jusqu'à ce qu'ils se rebellent ou s’enfermeront dans leur peur de mal faire ou déplaire.  Mais si on prend le temps d'établir une relation d'écoute et de compréhension, nos enfants vont écouter parce qu'ils se sentiront respecté et auront confiance en nous. Et ce, pour toute la vie.


Regardez du côté des besoins de connexion et de ressourcement. Votre enfant a peut-être besoin de votre regard sur lui, de sentir qu'il existe pour vous et de votre présence attentive un instant, de repos, dans ce rythme effréné des journées et des semaines qui passent une après l'autre.


Voir plus bas les pistes de réflexions proposées.


N'hésitez pas à laisser vos commentaires ou vos questions.


Pour de l'accompagnement dans la reconnaissance des besoins derrières les comportement et découvrir de nouvelles stratégies pour y répondre, n'hésitez pas à me contacter pour prendre rendez-vous.



Mon journal parental

Voir article du blog: Mon journal du parent parfait dans ses imperfections:

«Je fais ce que je peux, je fais de mon mieux.»

Cliquez sur l'image pour en savoir plus ce projet.

 

Émotion dérangeante et comportement dérangeant demande à être regardée avec les lunettes des stratégies et besoins. Bonne réflexion!

  • Qu'est-ce qui se cache derrière ses les crises de larmes, les demandes incessantes, les injures et coups?

  • Est-ce que je suis capable de voir que j'entre moi-même dans des réactions?

  • Est-ce que je juge que mon enfant agi mal et qu'il mérite d'être puni ou corrigé?

  • Est-ce que je peux voir que son comportement n'est pas pour mal faire?

  • Est-ce que je peux accepter la situation comme elle est, sans penser qu'elle devrait être autrement?

  • Est-ce que je peux alors prendre un recul de quelques secondes et que la situation puisse exister telle qu'elle est? Que l'enfant puisse s’exprimer tel qu'il est dans ses capacités du moment?

  • Puis-je reformuler et offrir un reflet pour l'apaiser et lui faire comprendre que je vois bien qu'il tente de me dire quelque chose?

  • Est-ce que je peux prendre le temps de défaire délicatement ce nœud, sans tirer dessus, en y allant à tâtons et sentir doucement se dénouer la corde des émotions, des sentiments et des besoins et offrir de nouvelles stratégies adéquates, plus acceptables pour que l’enfant pratique de nouvelles façon de faire pour satisfaire ses besoins?

  • Est-ce que je peux voir la différence entre les désirs et les besoins?

  1. Je constate une stratégies qui me dérange de mon enfant.

  2. Je reconnais un ou deux besoins derrière

  3. Quelles sont les possibles stratégies pour y répondre.

 

 

 

 

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